Investissement contre le changement climatique

nov. 25, 2020 | écrit par:

Le changement climatique est un problème majeur aujourd'hui. De nombreuses organisations et une grande partie du monde politique agissent. Mais une remise en question est également nécessaire dans le domaine de l'économie et de l'investissement.

En 2018, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a publié un rapport largement salué sur le changement climatique [1]. Le titre : Global Warming of 1.5 ºC

Le nom dit tout : on estime que les émissions d'origine humaine ont déjà entraîné un réchauffement de plus de 1 °C au cours des 150 dernières années. 1 degré ? Cela peut sembler assez anodin au premier abord. Mais à l'échelle mondiale, les effets sont drastiques : le coût des dommages causés par les catastrophes naturelles s'est élevé à 165 milliards de dollars rien qu'en 2018. Le monde de la finance doit, lui aussi, se poser maintenant la question des mesures à prendre pour arrêter cette évolution.

La politique a été la première à apporter des réponses. L'Accord de Paris de 2015 reste jusqu'à aujourd'hui le point de référence [2]. Il appelle à une réponse mondiale radicale, avec trois objectifs principaux : endiguer le changement climatique, s'adapter aux effets négatifs du changement climatique et (là, ça devient intéressant) coordonner les flux financiers afin qu'ils soutiennent l'évolution vers une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Concentrons-nous sur ce dernier point.  L'Accord de Paris a suscité un écho médiatique mondial, et également la réaction des premiers investisseurs. De grands investisseurs institutionnels ont décidé d'intégrer le changement climatique dans leurs processus d'investissement.

La question est la suivante : comment intégrer un phénomène naturel dans les calculs financiers ?

Il existe deux types de mesures. Réduire l'exposition aux risques financiers du changement climatique ou investir de façon ciblée dans des instruments financiers durables spéciaux.

La clé est toujours la même. En analysant les risques du changement climatique au niveau du portefeuille, on peut obtenir des rendements stables à long terme. Cela motive également les investisseurs qui ne poursuivent pas de programme environnemental à investir dans une perspective d'avenir.

Un bon exemple est le portefeuille Decarbonization Coalition [3], qui regroupe 32 investisseurs avec des actifs de plus de 800 milliards de dollars. Il vise à réduire leur exposition aux émissions de gaz à effet de serre. D'autres exemples positifs ne se sont pas fait attendre : en novembre 2019, la banque centrale suédoise a vendu ses obligations en Australie-Occidentale et dans le Queensland au motif que les émissions de gaz à effet de serre y avaient atteint des proportions inquiétantes. [4]

L'investissement ou la vente comme nouveau moyen de pression dans la lutte contre le changement climatique. C'est une autre façon d'accélérer les changements nécessaires.

L'investissement dans des instruments financiers durables spéciaux est également très populaire. Selon la Global Sustainable Investment Alliance, le portefeuille d'actifs mondiaux d'investissement durable a augmenté de 126 % de 2010 à 2018 pour atteindre 30,7 billions de dollars. [5]

Les investissements en obligations vertes soutiendront davantage les dépenses en capital des institutions privées et publiques et financeront les objectifs mondiaux de protection du climat. Ces développements sont encourageants. Mais ce n'est qu'un premier pas. Une approche holistique est nécessaire sur le marché mondial et au niveau institutionnel. Les normes actuelles font qu'il est difficile pour les investisseurs de savoir si leur investissement contribue réellement à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.

Au niveau institutionnel, la plupart des initiatives, telles que Climate Action 100+, se concentrent sur la sélection des émetteurs qui visent à atteindre les objectifs individuels de l'Accord de Paris, plutôt que sur ceux qui poursuivent les trois objectifs.

Cet instrument peut apporter une solution : Climate Change Investment Framework. Il est destiné à fournir aux investisseurs un outil leur permettant d'évaluer un investissement en termes de risques financiers et d'opportunités liés au changement climatique. Les trois objectifs de l'Accord de Paris se traduisent en mesures fondamentales dont les progrès peuvent être suivis en chiffres.

Des instruments comme ceux-ci peuvent apporter une contribution décisive pour aider les investisseurs et les analystes de marché à intégrer de manière plus systématique et holistique les questions liées au climat dans leurs décisions d'investissement. Faciliter l'investissement vert.

Le fait que le monde financier mondial s'oriente vers les investissements verts montre clairement une chose : les entreprises et les nations devront à l'avenir être beaucoup plus respectueuses de l'environnement pour obtenir des financements. Cette évolution est positive. Pour les investisseurs et pour notre planète.

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