"Esclave du miroir magique ! Accours du plus profond des espaces. Par le vent et les ténèbres, je te l’ordonne ! - Parle ! Et montre-moi ta face."
C’est ainsi que la Reine-sorcière de Blanche-Neige s’adresse à son miroir magique, avant de lui demander qui était la plus belle du royaume ce jour-là. Entraînant les conséquences horribles que nous connaissons.
Nous savons bien que les classements sont une représentation simplifiée de la réalité, mais ils ont l’avantage de nous donner un aperçu immédiat d’une certaine situation.
Heureusement, l’IPE, l’indicateur développé par l’Université de Yale pour identifier les économies les plus respectueuses de l’environnement, repose sur des critères plus transparents et objectifs que ceux utilisés par le miroir magique.
Il s’agit d’un indice, pondéré et agrégé, qui prend en compte 11 catégories :
- qualité de l’air ;
- assainissement et eau potable ;
- métaux lourds ;
- gestion des déchets ;
- biodiversité et habitat ;
- services environnementaux ;
- pêche ;
- changement climatique ;
- émissions polluantes ;
- ressources hydriques ;
- agriculture.
Et quel est le pays le plus vert du royaume ?
Le Danemark a terminé premier, grâce à un ensemble de politiques publiques capables d’internaliser systématiquement les défis posés par le changement climatique.
Le Canada est le meilleur en ce qui concerne la protection de sa biodiversité exceptionnelle, tandis que Singapour est un exemple à suivre en matière de pêche durable et de recyclage des eaux usées. Le Royaume-Uni et la France, quant à eux, excellent dans la création de sites protégés. Mention spéciale également pour la Suède, et pour sa gestion particulièrement vertueuse des déchets solides (mot d’ordre : recyclage !)
Bien que les classements soient par définition destinés à aiguiser la concurrence, l’IPE n’est pas seulement un concours entre les pays pour apparaître sous un beau jour devant la communauté internationale, mais un outil permettant d’observer les tendances de performance d’une année sur l’autre, en identifiant les domaines dans lesquels des progrès ont été réalisés et ceux où des améliorations sont encore possibles.
Cela dit, il faut aussi préciser que les pays ayant réussi à conquérir les 40 premières positions de ce classement sont également tous des pays classés « à revenu élevé » par la Banque mondiale.
Autrement dit, cher miroir magique, il est facile de me dire que c’est elle la plus belle du royaume, si elle a dépensé toutes ses économies en soins de beauté.
Les coûts des infrastructures ne sont que l’une des raisons pour lesquelles les pays plus riches ont tendance à obtenir de meilleurs résultats en termes de durabilité. De la réduction de la pollution de l’air au traitement de l’eau, de la maîtrise des déchets dangereux à la gestion de la santé publique, toutes ces mesures ont des coûts énormes et nécessitent une réflexion sur le long terme afin d’apporter de réels bénéfices aux citoyens.
C’est précisément parce que nous ne souhaitons pas que la durabilité reste une « pratique réservée aux riches », que nous croyons vraiment en l’efficacité des systèmes agroforestiers, la méthode que nous avons choisie pour planter des arbres. Une méthode capable d’apporter des bénéfices à la fois environnementaux et sociaux.
Découvrez comment nous procédons et pourquoi.